Le pont Jean Richard

26Fi 43 - Le pont Jean Richard

A la fin du XIXe siècle, un seul pont permet de traverser la Saône à Chalon-sur-Saône : le pont Saint-Laurent. Les ouvriers de l’usine du Petit Creusot n’ont que le choix de la barque pour arriver, parfois au péril de leur vie, sur leur lieu de travail. En 1900, ils lancent une pétition demandant la création d’un pont permettant de relier les Granges Forestiers au quai de la Navigation (actuel quai Gambetta). Le Conseil municipal du 17 mars de la même année entérine le projet.

 

Une construction moderne

Si l’utilité de la construction d’un ouvrage traversant la Saône semble incontestable, les débats se multiplient au sujet de son aspect et de la technique à adopter : passerelle métallique, pont en maçonnerie, pont métallique ou pont en béton armé.

L’ouvrage doit servir l’intérêt général, et pas seulement celui des ouvriers du petit Creusot. Aussi, après de multiples discussions, c’est finalement sur le pont en béton armé que le choix se porte en 1906.Le système proposé par la maison Hennebique prévoit la construction d’un pont en biais à 65°, d’une longueur d’environ 186 m, composé de deux demi-arches et 3 arches pleines. Le béton armé est un procédé relativement récent mais qui a fait ses preuves. Surtout, il présente l’avantage fort appréciable d’avoir un coût de revient inférieur aux autres projets.La construction en biais permet par ailleurs de réaliser des économies puisqu’elle nécessite peu de travaux accessoires et modifie moins les abords.

Toutefois, les travaux, menés en collaboration entre la société Hennebique et la société de fondations par compression mécanique du sol, ne débutent qu’en 1911. En effet, des divergences portant sur les réalisations techniques du pont retardent l’avancée du projet.

 

1913 : le pont Jean Richard est inauguré

Le pont est finalement inauguré le 15 août 1913, en même temps que l’Hôtel de la Chambre de Commerce, en présence du Ministre des Travaux Publics, M. Thierry. Plusieurs jours de festivités, entre le 14 et le 17 août 1913, sont programmés : défilé, fête gymnique, chorales, régates, joutes nautiques, lâcher de pigeons, banquet, feu d’artifice… Le maire invite l’ensemble des habitants à fêter dignement l’aboutissement de ce projet.

Au moment de son inauguration, ce nouvel ouvrage est toujours sans nom. Il est alors appelé simplement « pont sur la Saône ». Il faudra attendre quelques jours plus tard, le conseil municipal du mois d’août, pour qu’il prenne officiellement le nom de son plus ardent défenseur, Jean Richard (maire de Chalon-sur-Saône entre 1904 et 1919).

 

Après guerre, un nouveau pont

A la veille de la Libération de Chalon, le 04 septembre 1944, tous les ponts enjambant la Saône sont dynamités par les Allemands afin de retarder l’avancée des Alliés. Le pont Jean Richard est éventré en son centre. Une passerelle provisoire est alors établie pour permettre aux piétons de traverser la rivière. Il faut attendre 1949 pour que les travaux de reconstruction soient entamés par la SFAC (Société des Forges et Ateliers du Creusot). Le pont est alors entièrement repensé. Il est constitué de trois travées avec deux piles en béton armé et mesure 184 m de long. Le tablier est réalisé en béton et poutres métalliques. Ces dernières sont d’ailleurs fabriquées au sein des chantiers Schneider de Chalon situés à proximité.

Le nouveau pont ouvre à la circulation le 12 novembre 1951. Il sera officiellement mis en service et inauguré en 1952. C’est le pont tel que nous le connaissons aujourd’hui.


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