1720-1722 et 2020 : même combat pour faire face aux épidémies
Tout au long du Moyen Âge, la peste a régulièrement fait des ravages dans notre pays. Après une période de relâchement, la maladie contagieuse est revenue en force dès 1720, suite au débarquement d’un navire en provenance du Levant, le Grand-Saint-Antoine, à Marseille, le 25 mai. D’abord limitée à la seule ville de Marseille, elle s’est ensuite propagée en Provence et dans le Languedoc. De nombreuses mesures ont été mises en place pour éviter sa propagation. Mais elle ne disparaît définitivement qu’en 1722, après avoir causé la mort d’environ 120 000 personnes.
Les ordonnances qui vous sont présentées ici, avec leurs retranscriptions, rendent compte des décisions qui ont été prises à l’époque, pour éviter l’arrivée de ce fléau tant redouté dans la ville de Chalon-sur-Saône. Il est vrai que la rivière de Saône est propice aux mouvements de population et de marchandises en provenance des régions touchées par la maladie.
Parmi les mesures de précaution prises, on peut citer : la mise en place de gardes, le contrôle de l’arrivée des étrangers, l'obligation de détention d’un certificat de santé pour entrer dans la ville, le nettoyage des rues et de tout ce qui peut entraîner un développement de l’infection, des mesures spécifiques concernant certaines professions (bouchers, tripiers, tanneurs…), la restriction d’entretien des animaux domestiques, l'expulsion des mendiants, l'interdiction des bals et spectacles publics…
Le non respect de ces mesures entraîne le paiement d’amendes, l’emprisonnement voire les punitions corporelles.
Ces textes permettent de comparer les pratiques d'aujourd'hui avec celles du 18e siècle et de se rendre compte que, finalement, elles ont beaucoup de similitudes.